L'Érablière Argentée, la cathédrale inondée
L'érablière argentée est essentiellement une plaine inondable ombragère avec comme essence dominante un de nos arbres les plus imposants du sud du Quebec, l'érable argenté, Acer saccarinum. Les frênes, surtout le blanc et le noir, et l'ubiquiste érable rouge se partagent l'espace inoccupée par ce premier. Les arbres y sont particulièrement clairsemés, ce qui se traduit en un parterre relativement peu encombré pour le randonneur qui s'y aventure, mais les déplacements sont paradoxalement laborieux en raison du plancher forestier plus que spongieux!
La flore du parterre de ce biotope est caractérisée par une variété de plantes aquatiques ou tolérantes à la submersion printanière, dont plusieurs qui s’accommodent du peu de lumière que laisse filtrer ces géants jusqu'au sol, telles que la fougère à l'autruche, l'impatience du Cap, et le houx verticillé.
Cet habitat regorge d'amphibiens, notamment la grenouille verte et la grenouille des bois. Plusieurs oiseaux fréquentent les lieux également.
La section nord du boisé Lafrenière recèle un bel et vaste exemple de ce type d'habitat. On y retrouve une des plus grandes populations de chou puant, (Symplocarpus foetidus) de la grande région Montréalaise, comptant plusieurs milliers d'individus, qui donne une ambiance étrangement tropicale à l'endroit.
La flore du parterre de ce biotope est caractérisée par une variété de plantes aquatiques ou tolérantes à la submersion printanière, dont plusieurs qui s’accommodent du peu de lumière que laisse filtrer ces géants jusqu'au sol, telles que la fougère à l'autruche, l'impatience du Cap, et le houx verticillé.
Cet habitat regorge d'amphibiens, notamment la grenouille verte et la grenouille des bois. Plusieurs oiseaux fréquentent les lieux également.
La section nord du boisé Lafrenière recèle un bel et vaste exemple de ce type d'habitat. On y retrouve une des plus grandes populations de chou puant, (Symplocarpus foetidus) de la grande région Montréalaise, comptant plusieurs milliers d'individus, qui donne une ambiance étrangement tropicale à l'endroit.
L'Érablière à Caryer, coffre à trésor de biodiversité
Cet écosystème des plus complexe est le plus riche en espèces végétales et animales de toute la province.
En raison de sa distribution la plus méridionale de toutes nos zones bioclimatiques, qui coïncide avec la région où il y a eu le plus de développement agricole et urbain depuis le début de la colonisation, il héberge aujourd'hui un nombre disproportionné de plantes à statut précaire au Québec.
Elle est grossièrement constituée de quatre "étages" ou strates.
1) CANOPÉE DE GRANDS ARBRES
L'érable à sucre y est généralement dominant, et comme la définition l'exige, il y côtoie entre autres nos deux espèces indigènes de caryers, le caryer ovale et le caryer cordiforme. Ces deux essences nobles sont de proches cousins du fameux pacanier du sud des États-Unis. Dans ce genre de forêt, les conifères brillent habituellement par leur absence, si ce n'est de l'if du Canada, petit arbuste rampant typique du sous étage de cet habitat.
Cette liste ''têtes d'affiche" est complétée par nos autres arbres à noix plus communs tels le chêne à gros fruit, le chêne rouge, et le chêne blanc, plus rare, ainsi que notre essence noble la plus en péril, le noyer cendré. À ce groupe déjà digne de mention s'ajoute le cortège usuel du tilleul d'Amérique, frêne blanc, hêtre, orme d'Amérique, érable rouge, divers peupliers, et le cerisier tardif. Ce dernier est le seul de nos cerisier indigènes à être de compétition pour les autres essences forestières dû à sa grande taille adulte et sa tolérance à l'ombre dans sa jeunesse.
2) PETITS ARBRES
Vient ensuite le premier sous-étage situé sous la canopée des grands arbres, qui est peuplé de petits arbres comme nos deux "bois-de-fer", l'ostryer de Virginie et le charme de Caroline, ainsi que les sorbiers.
3) ARBUSTRES
Juste en dessous, un étage plus bas, croissent de véritables arbustes comme le cornouiller alterne, le dirca des marais et l'hamamélis de Virginie.
4)PLANCHER
Enfin, la dernière strate, le plancher de la forêt lui-même, rassemble à une flore herbacée d'espèces qui sont parfaitement adaptées aux conditions très particulières de ce monde où la lumière du soleil se fait rare une fois que les grands arbres se sont parés de leur plumage à la fin du printemps. Plusieurs de ces plantes occupent une niche écologique qui tient compte de cette réalité en complétant tout leur cycle vital pendant la courte période qui s'étale entre la fonte des neiges et la feuillaison des arbres pour profiter de la luminosité intense qui atteint alors le sol. On y retrouve donc la délicate claytonie de Virginie, l'érythrone d'Amérique, l'ail des bois, la sanguinaire, les dicentres, les cardamines, et les uvulaires, entre autres éphémères. Toute évidence visuelle de ces plantes disparaît avant le milieu de l'été, parfois bien avant, leurs parties souterraines étant alors prêtes pour la longue période de dormance qui prendra fin seulement au printemps suivant.
D'autre espèces qui côtoient ces premières persistent jusqu’à la fin de la saison chaude malgré la dense pénombre qui s'installe en juin, sans pour autant démarrer leur croissance significativement plus tard. On nomme ici les trilles, l'hépatique acutilobée, asaret gingembre, et les divers streptopes, maianthèmes, et violettes, sans compter plusieurs espèces de fougères.
BIODIVERSITÉ
La grande diversité des espèces végétales de cette érablière attire à son tour une densité proportionnelle d'espèces d'insectes et conséquemment d'oiseaux chanteurs qui lui sont spécifiques.
Un très bel exemple de cette forêt, quoique de superficie relativement limitée, est située dans le secteur Fontarabie du boisé Brossard/La Prairie autour de l'ancienne carrière inondée qui s'y trouve.
C'est malheureusement notre écosystème le plus raréfié et menacé. Il ne reste plus que 3 à 4% de ce joyau écologique dans le sud du Québec comparé à la vaste étendue qui accueilli initialement les premiers colons dans les basses-terres de la vallée du Saint-Laurent. L'étalement urbain aggrave inexorablement à ce jour son triste et irréversible déclin.