Le Canard Branchu, Aix sponsa
Ce petit canard discret est assurément notre plus beau au Québec. Le mâle est décoré comme un personnage de cirque, mais la femelle, comme la plupart des espèces de canard, se fait beaucoup plus terne.
Cette espèce affectionne tout particulièrement les boisés inondés et les marécages forestiers. Original non seulement de son apparence, sa méthode de nidification est encore plus surprenante: il recherche les grands arbres morts dans ce genre d'habitat, car il niche obligatoirement dans les cavités que recèlent souvent ces grands chicots. Cette stratégie permet aux oeufs d'échapper à certains prédateurs terrestres tels renards, coyotes ou visons, car leurs nids se trouvent souvent à quelques mètres du sol.
Par contre, ce comportement particulier pour un canard se couronne d'un dernier exploit inattendu. Les canetons, à peine sortis de leur coquille, doivent commencer leur vie par un saut périlleux hors du nid jusqu'au sol forestier (ou dans l'eau, s'il sont chanceux!), où ils rebondissent avec brio, avant de rejoindre leur mère qui les appelle impatiemment pour leur première randonnée dans le marais.
Les sites propices à la reproduction de ce "canard-bijou" sont menacés sur tout le territoire.
Le Petit Blongios, Ixobrychus exilis
De tous les oiseaux du groupe des hérons qui visitent notre province, cette petite espèce est la plus rare de toutes, et donc menacé. Peu nombreux sont les ornithologues amateurs qui ont eu la chance d'en voir un. Seulement une quarantaine de couples nichent bon an mal an dans le sud du Québec. Et la basse Saint-Jacques attire occasionnellement un de ces couples. Aussi, il y a une présence historique dans le marais à Brossard/St-Hubert encadré par la montée Gobeil, Grande-Allée et l'autoroute 10 et 30. Il est facile à deviner que son statut y est donc très précaire.
Cet oiseau est très dépendant de son type d'habitat de prédilection, soit les vastes marécages de quenouille qui borde les rivières à vaste plaine inondable, où pullulent les populations d'amphibiens et petits poissons qui constituent une large part de son alimentation.
Sa présence à long terme sur notre territoire est donc très incertaine, ce genre d'habitat ayant subi de graves pertes au cours des dernières décades.
Le Dindon Sauvage, Meleagris gallopavo
Tout le monde connait la fameuse dinde de Noel, mais peu sont familiers avec l'oiseau sauvage qui fut à l'origine de la version domestiquée connue de tous.
Cette grande espèce de gallinacés (familles de poules et cailles) était jadis très abondante dans la plupart des provinces de l'Est, des états américains ainsi qu'au Mexique lorsque les premiers colons mirent pied au Nouveau Monde. Cependant, comme trop d'autres animaux très communs du temps (bisons, tourtes, wapitis, castors, loutres de mer, etc.), leurs populations se sont effondrées sous la surexploitation grossière et insensée caractéristique de l'époque. Si bien que le dindon sauvage avait sous peu presque disparu de la plupart des états du Nord-Est, et complètement disparu du Canada.
Vers la fin du siècle dernier, des efforts de réintroduction de la part des autorités américaines ont porté fruit. Si bien en fait que l'espèce a essentiellement reconquise le sud du Québec au cours des dernières années à partir des états voisins en migrant progressivement vers le nord.
Cet oiseau majestueux est très méfiant, ex-candidat à l'emblème national chez nos voisins du sud (l'aigle à tête blanche ayant remporté ce concours), est maintenant bien établi dans les friches et boisés de notre territoire, à l'insu général du grand public. Son alimentation omnivore très variée et flexible, ainsi que l'absence relative de chasse significative pour l'espèce dans nos régions, sont deux facteurs qui assurent la présence à long terme de cet oiseau imposant. Pourvu qu'on lui laisse son habitat intact...
Le Harfang des Neiges, Nyctea scandiaca
Symbole vivant de la toundra du Grand Nord de la province, cette chouette arctique est une visiteuse fréquente de nos contrées l'hiver venu. Après avoir passé l'été nordique à y élever sa famille, Ce "snow bird" ultime migre alors vers le "Sud", attiré à chaque hiver par l'abondance relative des petits rongeurs qui abondent dans les champs enneigés de notre campagne.
Les femelles sont plus grandes que les mâles, et sont robées d'un blanc immaculé, tandis que leurs conjoints sont abondamment tachetés et marbrés de noir.
À la manière de la plupart des autres espèces de chouette, il chasse tant de jour que de nuit. Leur vision nocturne est légendaire, mais ce que peu de gens savent c'est que c'est surtout leur sens de l’ouïe incroyable qui les guide avec une précision hallucinante vers leurs proies. La plupart des petits rongeurs passent la grande partie de l'hiver sous la neige, à l'abri des regards, se déplaçant dans des tunnels qu'ils se frayent au raz du sol, et s'aventurent relativement rarement à la surface du sol ou le climat leur est moins clément. Talent commun à la plupart des chouettes et hiboux, leur perception exceptionnelle (en "deux dimensions") des infimes sons que produisent les souris, campagnols et taupes les guide seule à leurs proies, à plusieurs mètres de distance, et ce souvent sous plusieurs centimètres de neige!
On peut souvent les observer perchés sur les poteaux téléphoniques et lampadaires longeant nos autoroutes pendant la saison froide, à l’affût de leur prochain repas. Leurs visites hivernales locales sont intimement liées aux derniers arpents de champs abandonnés qui nous restent, habitats de plus en plus remplacés par le développement domiciliaire accéléré.
La Grande Aigrette, Ardea alba
Version immaculée de notre habituel grand héron bleue. Presque aussi grande que ce dernier, mais nettement moins commune, c'est une espèce qui est vraisemblablement en expansion dans le sud de la province, réchauffement planétaire aidant. Historiquement cantonnée dans le Haut Saint-Laurent, notamment dans le refuge faunique du Lac Saint-François, d'année en année plusieurs individus se déplacent de plus en plus vers nord en suivant le corridor fluviatile.
Quelques couples reproducteurs ont déjà élu domicile sur l’Île aux Hérons, juste en aval de l’Île des Soeurs. C'est probablement de là qu'ils traversent le bassin de La Prairie pour venir chasser les amphibiens et petits poissons qui pullulent encore dans notre municipalité.
Ces impressionnants et gracieux volatiles affectionnent tout particulièrement les fossés qui bordent l'autoroute 30 et les racoins moins actifs de la carrière que longe le boulevard Saint-José à La Prairie. Elles sont très farouches, donc prévoyez des jumelles si vous voulez avoir la chance de les observer.
En théorie, la présence de cette espèce devrait être de plus en plus fréquente dans notre voisinage, alors en cas inverse, la disparition de ses habitats de chasse de prédilection, soit nos diverses zones humides, serait évidemment à blâmer...
Quelques couples reproducteurs ont déjà élu domicile sur l’Île aux Hérons, juste en aval de l’Île des Soeurs. C'est probablement de là qu'ils traversent le bassin de La Prairie pour venir chasser les amphibiens et petits poissons qui pullulent encore dans notre municipalité.
Ces impressionnants et gracieux volatiles affectionnent tout particulièrement les fossés qui bordent l'autoroute 30 et les racoins moins actifs de la carrière que longe le boulevard Saint-José à La Prairie. Elles sont très farouches, donc prévoyez des jumelles si vous voulez avoir la chance de les observer.
En théorie, la présence de cette espèce devrait être de plus en plus fréquente dans notre voisinage, alors en cas inverse, la disparition de ses habitats de chasse de prédilection, soit nos diverses zones humides, serait évidemment à blâmer...
Martinet ramoneur, Chaetura Pelageca
En mai, les martinets ramoneurs, qui ressemblent à de grosses hirondelles, font leur apparition au Québec. Leur comportement est particulièrement impressionnant juste avant le coucher du soleil. De manière parfaitement ordonnée, la population formera un ballet aérien en forme d’entonnoir pour entrer dormir ou nicher dans de veilles cheminées faute de gros arbres creux.
Pour aider cette espèce, il est recommandé de ramoner votre cheminée entre septembre et avril, quand les oiseaux ne sont pas au Québec. Découvert en 2014 à La Prairie, un projet a vu le jour pour installer des dortoirs artificiels à l'École Saint-François-Xavier en 2015. Cinq ans plus tard, peine est de constater que le groupe n'a qu'encore une dizaine d'individus qui nichent que dans la cheminée.
Leurs habiletés en vol et leur communication audible sont facilement observables en s'arrêtant dans les stationnements près de l'école ou particulièrement celui de l'église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge de La Prairie. De la vingtaine de martinets, seulement quelques couples nichent dans la cheminée de l'église. Juste avant le crépuscule, les autres vont rapidement dans leurs cheminées quelque part dans le Vieux La Prairie, ce qui rend le recensement difficile.
CIME tente de répertorier les sites utilisés par le martinet dans le Haut-Richelieu puisque c'est une espèce menacée. Si vous voyez des martinets dans cette région, nous vous invitons à nous transmettre vos observations à CIME Haut-Richelieu.
Pour aider cette espèce, il est recommandé de ramoner votre cheminée entre septembre et avril, quand les oiseaux ne sont pas au Québec. Découvert en 2014 à La Prairie, un projet a vu le jour pour installer des dortoirs artificiels à l'École Saint-François-Xavier en 2015. Cinq ans plus tard, peine est de constater que le groupe n'a qu'encore une dizaine d'individus qui nichent que dans la cheminée.
Leurs habiletés en vol et leur communication audible sont facilement observables en s'arrêtant dans les stationnements près de l'école ou particulièrement celui de l'église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge de La Prairie. De la vingtaine de martinets, seulement quelques couples nichent dans la cheminée de l'église. Juste avant le crépuscule, les autres vont rapidement dans leurs cheminées quelque part dans le Vieux La Prairie, ce qui rend le recensement difficile.
CIME tente de répertorier les sites utilisés par le martinet dans le Haut-Richelieu puisque c'est une espèce menacée. Si vous voyez des martinets dans cette région, nous vous invitons à nous transmettre vos observations à CIME Haut-Richelieu.
Goglu des près, Dolichonyx oryzivorus
Belle découverte un après-midi de mai 2014 dans un prés de La Prairie: deux mâles goglus qui se livraient un duel musical territorial! Cette espèce de champs est devenue très rare avec les changements de l'agriculture moderne à grande échelle. Cette situation lui a valu le statut d'espèce menacée au niveau fédéral depuis 2010. Sans surprise, il ne fait l'objet d'aucune telle désignation au niveau provincial. De tous les oiseaux chanteurs, le Goglu des prés est celui qui effectue la plus longue migration, c’est-à-dire un aller-retour de 20,000 km jusqu'au coeur de l'Amérique du Sud.
Comment aider le goglu des près? |
Recensement ornithologique 2015
Merci aux bénévoles pour leur aide à écouter et observer les oiseaux présents sur notre territoire, plus particulièrement les oiseaux rares ou menacés qui y nichent. Parmi les espèces recensées de la fin avril à la fin juin, mentionnons les suivantes:
- Viréo à gorge jaune
- Pioui de l'Est
- Piranga écarlate
- Hirondelle rustique
- Hirondelle bicolore
- Rale de Virginie
- Troglodytes des marais
- Parulines couronnées
- Colibri à gorge rubis